Retiens-toi Jaz', retiens-toi !

Voilà que je sortais de deux heures de cours intenables. Les odeurs émergents des corps des autres élèves de ma classe était beaucoup trop dur à tenir. De plus, contrairement à d'habitude, Alice n'était pas dans ma classe pour ce cours-ci. C'était encore plus horrible à tenir donc. Mais voilà, il avait fallut que cet idiot d'élève se coupe avec son compas et que l'odeur de la goutte de sang me vienne aux narines et j'étais devenu fou. L'odeur me donnait l'envie terrible de lui sauter dessus et de le vider de son sang. Je serrais les poings pour me retenir, mais je n'y arrivais pas. J'avais bondit hors de la classe en prétextant un terrible mal de tête. Je n'avais même écouté ce que m'avais répondu le prof, j'avais couru jusqu'à mon casier. Posant ma tête contre et inspirant plusieurs fois pour me calmer, même si cela m'était parfaitement inutile.
Je sortis de la poche mon portable. J'avais un appel en absence : Alice. C'était évident que de sa propre salle de cours à elle, elle avait dut voir la catastrophe arriver. La pauvre, je lui avais encore une fois foutu une peur atroce. J'étais vraiment un nul.

Rangeant le portable, j'eus l'envie de détruire les casiers en face de moi tellement la colère me submergeait. Pourquoi n'étais-je pas capable de me contrôler comme les autres ? J'étais faible. Pourquoi devais-je toujours causer autant de soucis à ma si douce Alice ? J'étais vraiment horrible. Je ne la méritais pas et je lui donnais trop de soucis et pourtant ... Elle m'aimait.
En pensant à mon ange, je ressentis en même temps sa douce odeur s'approcher de moi, ainsi que son flot d'émotions perturbées : elle était inquiète. Voilà, j'avais bien réussi mon coup tiens, la pauvre devait se faire en sang d'encre.

- Ça va Alice, je me suis retenu ... Je suis vraiment désolé mon ange de t'avoir inquiété.

J'étais droit comme un I, crispé, contre les casiers. Je m'en voulais atrocement.

Ce n'est rien Jasper ... Viens là ..

Je me sentais totalement minable.
Mon petit lutin arriva vers moi, l'air paniquée sur le visage. Je soupirai en me laissant aller dans ses bras tendit qu'elle me tirait contre elle. Je sentais encore son inquiétude et culpabilisais deux fois plus de lui apporter autant de soucis. Néanmoins, sentir son parfum contre moi m'apaisa légèrement. Dans ses bras, tout me semblait moins important. Je passais mes bras autour de ses hanches pour la serrer contre moi encore un peu plus, déposant un léger baiser sur sa joue. Lorsque nous étions au lycée, je n'aimais pas être aussi démonstratif avec elle qu'à la maison. Elle savait que j'étais plutôt réservé et crispé lorsque je me trouvais ici.

- Ce n'est pas rien Alice ... J'ai failli lui sauter dessus.

Je soupirai de nouveau, tentant de chasser l'image de la goutte de sang qui m'avait nargué et rendu si dingue. J'étais affolé à l'idée que cela m'arrive de nouveau, et si cette fois-ci je n'arrivais pas à me contrôler hein ?
Il fallait faire disparaître ces pensées morbides, Alice croyait en moi et je ne pouvais pas, non, je ne DEVAIS pas la décevoir, coute que coute.

- Merci d'être venue ...

Je lui étais horriblement reconnaissant d'être là pour moi, dans ma vie. Si elle n'était pas venue me chercher ce fameux soir dans le restaurant où elle m'attendait, je serais sans doute encore en train d'errer et de déprimer dans une ruelle sombre, me nourrissant d'humains ou cherchant à me tuer. Enfin, je déprimais parfois encore, mais je n'avais ni envie de me tuer, ni de dévorer des humains. Et puis j'avais mon petit rayon de soleil avec moi.

- Désolé d'avoir interrompu ton cours ...Tu ferais peut-être mieux d'y retourner mon ange non ?

Je savais qu'en fait elle s'en fichait pas mal de son cours étant donné que nous faisions le même programme depuis des années mais je me sentais le besoin de m'excuser de tout. De ma faute commise, d'être aussi faible, de tout . En outre, je n'avais également aucune envie qu'elle s'en aille maintenant qu'elle était prisonnière de mes bras protecteurs.

Mais tu n'as rien fait Jasper, tu t'es retenu ... Tu voit tu peut toi aussi te contrôler ..

C'est normal Jazz ...

Non, je suis bien mieux ici avec toi ... Ça ne va pas tarder à être la fin des cours, tu veut qu'on s'éloigne un peu ?

Je ressentais le bien-être de ma Alice lorsqu'elle était contre moi, cela m'apaisait encore plus et me rendait heureux.J'aimais savoir qu'elle allait bien, cela était ma priorité avec elle.
En un sens elle avait raison, j'avais réussi à me contrôler. Cette pensée me rassura un peu. Il était vrai que quelques années avant, toute la classe y serait passée. Mais bon, je n'étais toujours pas fier de moi, je n'étais même sûr de l'être même si je réussissais totalement à me contrôler comme Carlisle, je me détestais trop pour ça.
Alice ne voulu pas retourner en cours. Il ne restait que quelques secondes avant que la sonnerie ne retentisse et que tous les élèves sortent de leur cours. Je me retrouverais une fois devant la tentation, surtout que l'élève avec le doigt coupé risquait de passer près de moi. Alice avait raison, il valait mieux qu'on s'éloigner un peu.

- Oui, allons nous promener un peu ...

Contrairement à mon petit lutin il me restait encore une heure de cours, mais c'était sans elle. Je préférais largement m'éloigner et aller se balader avec elle plutôt que de retourner dans cet enfer. De plus, je ne voulais pas à avoir à supporter les regards interrogateurs des autres élèves de ma classe qui se demanderaient pourquoi j'avais pété un plomb comme ça. Enfin, ils n'oseraient pas lui demander mais je pourrais ressentir leur curiosité et cela m'énerverais encore plus.
Doucement, j'éloignai ma femme pour lui prendre la main et entamer une marche vers l'extérieur du lycée, nous allions sans doute aller dans la forêt juste à côté car nous étions sûrs que personne ne viendrait nous y déranger.
J'entendis alors la sonnerie retentir et les élèves qui sortaient.

- Et toi mon amour, comment était ton cours ?

Je tentais de me changer les idées avec un sujet banal, je souhaitais juste être avec elle et oublier cet épisode. Si le reste de la famille l'apprendrait ils seraient sans doute déçus.

- On garde cet accident entre nous, d'accord ?

Enfin, le "entre nous" incluait sans doute également Edward qui n'aurait pas de difficulté à lire nos pensées.

Ennuyant ... Mais grâce à toi j'en suis sortie plus tôt que les autres.

Bien sûr Jazz ... T'inquiète pas, je ne dirais rien.

J'aurais bien voulu sourire à mon petit ange mais j'en étais incapable. Sa phrase me mit un peu de baume au coeur, même si je me disais intérieurement que j'aurais mieux fait de trouver un autre moyen de lui raccourcir ses heures de cours et de la faire sortir plus tôt. Néanmoins je savais qu'elle voulait que j'arrête de me culpabiliser, ce que je trouvais adorable de sa part. C'était pour cela que je l'aimais : elle pensait toujours à moi.
La pauvre semblait s'y être ennuyé. En même temps maintenant nous connaissions tous les programmes des années de lycée sur le bout des doigts depuis le temps que nous recommencions nos parcours scolaires. Pour ma part j'avais pensé arrêter et essayer de trouver un boulot mais deux choses m'en empêchaient : le fait que je ne supportais pas bien de rester en présence d'humains et aussi le fait que je ne vieillissais pas, au bout de 5 ans environs je serais obligé de changer de ville, hors avec le lycée nous pouvions espérer rester un peu plus.

- Merci.

Je lui étais reconnaissant pour le secret qu'elle allait gardé. J'étais toujours mort de honte lorsque le reste de ma famille apprenait que j'avais une fois de plus perdu mon contrôle. Je savais qu'ils avaient confiance en moi, mais au bout d'un moment, peut-être perdraient-ils espoir de me voir un jour me contrôler si j'enchainais échec sur échec.
Nous nous enfoncions peu à peu dans la forêt. Mon petit lutin me dépassa pour se mettre devant, au loin nous entendions encore les élèves chuchoter. Pour notre ouïe développée c'était très facile d'entendre le sujet de leur conversation : pourquoi ce mec blond bizarre était-il parti en courant de la classe ?
Je préférais les ignorer, à leur place je serais moi aussi curieux de savoir.
Je gardais de nouveau la main de ma femme dans la mienne et l'entrainait au coeur de la forêt, là où personne ne viendrait nous déranger.

- Hmm de toute façon si tu dis quelque chose je serais forcé de te punir ma belle ...

Je lui souris, enfin. J'avais envie de me changer les idées et je savais qu'Alice sauterait sur cette phrase pour me divertir, après tout on pouvait imaginer pas mal de sous-entendus.

Oh arrête tu me fais peur Jazz ... Voyons qu'est ce que tu pourrais me faire, à moi ta petit femme adorée ?? Hein ??

Ce soir il y aura de l'orage ..

La phrase de ma femme en réponse à ma petite menace-plaisanterie eut pour effet de me décrocher un faible sourire. Non pas que je ne trouvais pas cela marrant, mais disons que je n'avais pas du tout l'habitude de sourire, même si avec Alice, j'avais commencé à apprendre à le faire. Il n'y avait qu'avec elle que je me lâchais totalement, comme si elle avait le pouvoir de me libérer de toutes les chaînes et les démons de mon passé qui me torturaient et m'empêchaient d'être totalement heureux.
Elle alla s'assoir contre le tronc d'arbre tandis que je préparais ma réponse. A la vitesse de l'éclair je m'étais mis en face d'elle et l'avait soulevée comme un prince de conte de fées aurait porté sa princesse à la fin de l'histoire, lors du Happy End.
Je fis un léger tour sur moi-même pour l'amuser, au fond je savais qu'elle s'amusait d'un rien et j'aimais tellement entendre son rire cristallin que je ne pouvais m'empêcher de la faire tourner.

- Je pourrais par exemple de séquestrer une semaine ... Tu serais forcée de rester seule avec moi tout ce temps ... Douce torture n'est-ce pas ma petite prisonnière ?

L'oxymore avait tout de même de quoi faire sourire.
Au fond, le plus prisonnier des deux, c'était sans doute moi : J'étais totalement dépendant d'elle et de sa bonne humeur, comme une drogue dont je ne me lasserais jamais et qui ne m'apporterait que des biens faits toute ma vie. J'étais attirée par elle sans pouvoir me contrôler. Prisonnier de son visage de lutin et de son sourire magnifique.

- Ah parfait, on va pouvoir se faire un match alors !

Je la gardais toujours contre moi, protecteur que j'étais.
J'étais assez enthousiaste à l'idée de pouvoir faire un match de base-ball avec le reste de la famille, c'était toujours pour moi un moyen d'évacuer toutes les émotions que j'avais ressenties en cours mais aussi toute ma propre frustration que j'accumulais chaque jour lorsque je me retenais de sauter sur l'un des élèves de l'école.

Pour rien au monde je ne voudrais échanger ma place avec une autre ... Ta proposition de punition me conviens parfaitement. Je n'aurais pas eu de meilleures idées moi même.

On risque alors de passer une bonne soirée ..

Je continuais de porter ma petite Alice comme une princesse, bien que je n'ai rien du prince charmant. Elle passa alors ses bras autour de mon cou pour mieux se maintenir, même si il n'était pas question que je la relâche pour le moment. Mon statut de vampire me permettait de tenir sans ressentir aucune fatigue. Je pouvais même put rester comme cela toute ma vie si je le voulais mais bon, je pense que nous finirions par nous lasser de ne rien faire, surtout mon petit lutin, qui était une vraie pile électrique toujours en mouvement.
Sur mon visage, un très léger sourire fit son apparition lorsqu'elle me répondit. Elle acceptait sa punition, évidement, en même temps je lui infligeais plutôt une récompense ! Mais c'était aussi bien pour moi.
Elle me félicita même de ma trouvaille, enfin, s'en était pas vraiment une en effet.

- Très bien, alors disons que je décide de te punir dès maintenant ma belle !

Elle vit alors déposer un tendre baiser sur mes lèvres, auquel je répondis tout aussi doucement qu'elle. Je ressentais sa sérénité et sa joie d'être là avec moi, sans personne d'autre. Le ressentir me permettait de profiter de ses émotions pour m'apaiser également, elle était un moyen pour moi d'être calme et relaxé après une journée dure, surtout lorsque je manquais de dévorer un élève.
Le baiser terminé, Alice lui dit qu'ils allaient sûrement bien s'amuser lors de la partie de base-ball de ce soir. A coups sûr qu'ils allaient s'amuser : Rosalie ferait sa mauvaise tête à chaque fois qu'elle perdrait, Alice amuserait tout le monde en annonçant en avance qui allait gagner, quant à moi, Edward et Emmett nous allions de nouveau faire les gamins... Esmée nous regarderait avec attendrissement et Carlisle serait heureux de voir ses fils s'entendre aussi bien. Oui, ce serait vraiment une bonne soirée.

- Comme d'habitude non ? Alors, tu me diras qui gagnera d'avance hein ?

J'espère pour toi que la punition dura plus longtemps que prévu ... Qui sait je risquerai encore de faire des bêtises ...

Seulement si tu es sage.

Le sourire d'Alice avait le don de me transporter sur un nuage de calme et de sérénité. Mon calme et son dynamisme étaient totalement complémentaires : lorsque j'étais trop mou, elle savait me pousser et me faire bouger et quand elle au contraire était trop surexcitée, mon tempérament serein l'aidait à se calmer un peu. Elle était tout simplement fait pour moi comme personne d'autre ne pouvait l'être. Et puis de toute façon, aucune femme ne pouvait m'intéresser : aucune n'était aussi belle que mon petit lutin. Personne n'avait sa perfection dans ses traits. On pouvait dire que Rosalie était la beauté incarnée, pour moi il s'agissait d'Alice. Elle était tout simplement la plus belle à mes yeux. Comme un trésor.

- Mais tu es pire qu'un enfant qu'il faut corriger tout le temps toi ! Ne t'en fait pas, je compte bien faire durer ta punition encore un petit bout de temps !

Je ne la quittais pas des yeux tandis que je la faisais redescendre au sol, gardant tout de même mes mains sur ses hanches, il me fallait toujours un contact physique, aussi infime soit-il avec elle. C'était un moyen de me rassurer. Je la regardais dans les yeux, admirant sa beauté.
A la remarque de ma femme, je fronça légèrement les sourcils, faussement outré.

- Oh ! Mais je suis toujours sage ...

Je lui adressa un air innocent comme je savais si bien les faire. Doucement j'allais l'embrasser dans le cou, goûtant doucement la saveur exquise de sa peau que je connaissais si bien. Remontant vers la mâchoire pour enfin finir sur ses lèvres, je savourai chaque millimètre parcouru avec délice. J'étais gentil et sage là, non ?

Oui mais c'est pas amusant d'être toujours sage et bien élevée, tu n'es pas d'accord avec moi ?

Tu sais comment t'y prendre toi pour être sage ...

Sa réponse taquine m'arracha un sourire d'amusement. Avec un hochement la tête, je me dis qu'elle était bien la seule à réussir cet exploit, avec Emmett. Devant les autres Cullen j'étais beaucoup plus réservé. Mon petit lutin avait ce don de me laisser aller, d'être le Jasper que j'aimerais être tout le temps. Celui qui se sent fort à ses côtés, prêt à déplacer des montagnes pour son sourire.

Elle était taquine, elle adorait ça et je dois dire que j'aimais beaucoup aussi. Cela m'amusait. Elle aussi était beaucoup plus libre en ma présence, bien que son caractère était déjà beaucoup plus extraverti que le mien, elle avait toujours une petite réserve envers les autres de la famille, mais vraiment toute petite.

- Oui c'est vrai. Ce qui est encore mieux, c'est quand on est tous les deux pas sages ! Tu ne penses pas ?

A mon tour de lui lancer un petit sourire en coin, taquin. Je me laissais un peu plus aller, partant dans un de nos nombreux petits délires perso que nous aimions avoir.
Après tout, après l'avoir soudoyé de baiser et avoir fait mine d'être quelqu'un de très sage pour simplement savoir qui allait gagner ce soir le match de base-ball, je pouvais bien me permettre de la taquiner un peu.
Plantant mon regard dans ses yeux brillants et magnifiques, j'entrelaçais doucement ses doigts dans les miens, souhaitant tout de même garder un contact physique avec elle.

- Moi ? Mais oui, je suis toujours sage, tu le sais voyons Alice, je suis toujours un ange avec toi.

Oh si, je suis complètement d'accord avec toi Jasper ... J'adore quand tu n'es pas sage.

Bien sûr que je le sais .. Mais tu sais combien j'aime te torturer non ?

La remarque de mon Alice me fit lever un sourcil étonné. Elle pouvait parfois sortir des phrases amusantes et étonnantes. Autant qu'elle pouvait l'être elle. Avec un petit sourire je lui répondis.

- Oh ! Bientôt tu vas me dire que tu veux que je te torture.

Je passa ma main dans ses cheveux, complètement amoureux. Ils étaient doux et sentaient magnifiquement bons. Comme d'habitude .
Je souris de nouveau à sa deuxième remarque. Oui, c'était vrai qu'elle adorait me torturer avec son si beau visage et ses doux baisers.

- Attentioon , un jour tu verras que je me rebellerais !

Je l'attira contre moi, j'aimais la sentir contre mon corps. J'adorais l'avoir à mes côtés, cela me servait de calmant, bien que je ne sois pas d'un naturel très dynamique. En tout cas, pas autant qu'elle ne pouvait l'être.
De loin, le bruit des élèves qui rentraient en cours s'était estompé peu à peu, laissant place à un calme total. Enfin, pour nous le calme était quelque chose de relatif : on entendait chaque craquement de feuille, chaque battement d'aile d'oiseau, aucun son ne pouvait nous échapper grâce à notre ouïe très développée. Mais dans un sens, tout cela était très relaxant, beaucoup plus que la cohue des élèves.

- Dis moi tu as prévu quelque chose pour le week-end à venir ma belle ?